Enfin la rentrée. Angelina avait passé ses vacances à s'ennuyer, comme à chaque fois, Poudlard et son amie Alistine lui avaient manquée. Du coup elle avait comblé son temps libre à jouer du piano ou à trauma... câliner son chat.
La rentrée arrivée, elle avait à peine pu voir son amie qu'elles étaient de nouveau séparées. La jeune fille boudait donc dans un fauteuil, bien décidée à n'en bouger que quand les cours reprendraient. Alors qu'elle réfléchissait, bras croisés, à comment on faisait pour bouder selon les règles de l'art, une chose transparente fit son entrée dans la salle. Elle eut peu de peine à reconnaître Mme Greengrass (un fantôme aussi flippant, ça ne s'oublie pas, même pour une cervelle d'oiseau comme Angelina), elle l'impressionnait toujours avec la cape abîmée et les traces d'une bataille passée depuis longtemps. La professeure commença son discours quand tous fut réunis comme des petits poussins autour de la maman poule. La jeune fille s'imaginait déjà tout le monde en petits poussins, la couleur jaune pioupiou allait très bien avec la marrée de jeunes Poufsouffle, la tenue de poule, par contre, ne seyait pas à Mme Greengrass. Peut être était-ce dû au côté mougnon que la poule possédait contrairement à la directrice de sa maison.
Alors qu'Angie était plongée dans sa réflexion philosophique sur l'oiseau correspondant au fantôme de Lady Greengrass, celle-ci finissait son discours. La jeune fille releva la tête, hébétée, comme sortie de ses pensées (ce qui était effectivement le cas) et observa enfin les nouveaux Poufsouffle. Douée comme elle était, elle ne fit évidemment pas la différence entre les nouveaux et ceux qui étaient déjà là l'année d'avant. Elle pencha la tête d'un côté puis de l'autre, lesquels étaient nouveaux, lesquels ne l'étaient pas ?

Leonardo a décidé de se coucher tôt. Il a hâte de reprendre les cours, il est impatient de découvrir ses nouvelles matières, les Soins aux Créatures Magiques et les Arts et Musique Magiques. Qui dit impatient, dit qu'il saute parfois, qu'il parle beaucoup, tout le temps, bref. Il se fatigue très vite. Du coup, premier jour de cours, à peine arrivé dans la salle commune de Poufsouffle qu'il est déjà en pyjama. Il s'apprête à se mettre au lit lorsqu'un camarade de classe déboule dans le dortoir.

"Viens, la directrice fait un discours!"

La directrice? Leonardo se demande de qui il s'agit, car, aux dernières nouvelles, c'est bien un homme qu'il voit parler au début à la fin de l'année. Ah moins qu'il ait mal vu, mal entendu. L'esprit plein de question sur les facultés d'un sorcier à changer de sexe pendant l'été, il suit son camarade et déboule dans la salle commune. Il voit une femme fantôme flotter au-dessus des élèves.

"Nom d'une biscotte, qui c'est?"

La dame se met alors à parler et Leonardo est captivée par ce qu'elle dit. Un professeur fantôme? Il trouve l'idée fascinante, et l'espace d'un instant il se dit que ce serait bien d'être un fantôme juste pour pouvoir dire qu'on est un prof fantôme. Après il se rend compte qu'il n'a pas envie d'être prof, du coup ça ne sert à rien d'être fantôme. Le temps de réfléchir à tout ça, il a déjà oublié le nom de la dame. Mais il se reconcentre sur ce qu'elle dit. Elle se met à parler de Poufsouffle, de sa maison. Des valeurs qui lui sont associées. Et de la fierté que les élèves doivent ressentir.

Leonardo écoute, la bouche entrouverte et les yeux écarquillés. Il est fasciné par les mots de la dame, parce qu'il se reconnait dans ce qu'elle dit. Lui qui est né-moldu ne connaissait rien de Poudlard et des Maisons, et dans le train, des élèves plus vieux lui ont dit que c'était la honte d'être à Poufsouffle. Une autre a même dit que c'était la maison des faibles et des peureux. Alors oui, Leonardo sait qu'il n'est pas très vaillant. Il n'est pas rusé, il ne comprend pas vraiment le mot d'ailleurs. Il n'ai pas très intelligent non plus, et il ne trouve pas que le savoir est une fin en soi. Lui ce qu'il aime c'est faire des gâteaux et les offrir aux gens autour de lui. Juste pour les voir sourire en disant merci, ou les voir fermer les yeux en mordant dans le gâteau avec plaisir. Et franchement, il ne voit pas ce qu'il y a de mal là-dedans. Il sent dans son cœur grandir une certitude : il va travailler autant qu'il peut afin de cuisiner toujours mieux et de rendre les gens heureux. Car si les gens sont heureux lui l'est aussi.

La dame finit son discours et Leonardo retourne dans son dortoir. Il marche lentement, ce qui n'est pas dans son habitude. Sa tête est pleine de questions, d'images, de couleurs. Mais dans son cœur un seul sentiment, absolu et total.

La fierté.

Cette année encore, Coquelicot avait applaudit à s'en faire mal aux mains lorsque le Choixpeau avait désigné les nouveaux Poufsouffle. Bien qu'elle avait toujours eu du mal à sociabiliser - avec ceux de sa maison comme les autres, elle aimait les valeurs des blaireaux : la loyauté, la bienveillance et le travail assidu que réclamait Helga Poufsouffle. Ses valeurs étaient portée avec bonhomie par le fantôme de leur maison : le moine gras. Ce personnage était amusant, et rassurant. Quelque fois, lorsque Coquelicot broyait du noir, il apparaissait et lui disait de jolies choses, sans jamais demander ce qui n'allait pas.
Cela aidait la jeune fille à apprécier les beautés des jours, malgré les quelques bêtes noires qui logeaient dans les angles de son esprits.
Elle l'appréciait énormément.

Du coup, lorsqu'elle passa les tonneaux qui gardaient leur passage secret, et qu'elle entra dans la salle commune de sa maison - que cela faisait du bien de retrouver cette pièce ! Elle fût étonnée de ne pas reconnaître la forme spectrale qui se dressait au milieu du groupe de Pouffy rassemblés. Ce fantôme était tout sauf bedonnant !
Elle entendit une sixième année dire à son amie :

Her - C'est donc elle notre nouvelle directrice de maison ! Je crois que c'est Lavender... Lavender quelque chose...
Coquelicot - Greengrass. Elle s'appelle Lavender Greengrass.

la jeune irlandaise fit un sourire un peu timide à son aînée, et se rapprocha de l'apparition fantomatique. Coquelicot savait que cela faisait deux ans que ce professeur était revenu à Poudlard en tant que fantôme. Elle se demandait bien ce qui avait pu lui arriver. En tout cas, elle admirait sa passion de l'enseignement pour être revenue au poste de professeur de ... Runes anciennes, lui semblait-il.

Lavender commença son discours.

Lavender - Bonsoir jeune gens, et bienvenue, ou rebienvenue, dans cette salle commune. Pour cex qui ne me connaissent pas encore, je suis le Professeur Grennegrass, la directrice de votre Maison. J'ai étudié, comme vous, à Poufsouffle, mais cela fait, vous vous en douterez, bien des années. J'enseigne l'Étude des Runes, une discipline passionnante, mais qui fait que je ne vous aurais pas tous en cours...

La rouquine sourit. Elle avait vu juste.
La directrice de maison s'éleva un peu plus haut afin que tout le monde puisse la voir. Sa voix était douce, si pleine d'amour et de reconnaissance pour sa maison que la petite en eu les larmes aux yeux et le sourire jusqu'aux oreilles.

Lavender - Chaque année, nous entendons toute sorte de choses sur les élèves de Poufsouffle. Mais soyez assurés de trois choses. Vous pouvez être un Poufsouffle, et être incroyablement courageux, voire téméraire, comme votre préfet Monsieur Lupin, et son action inconsciente de ce matin. Vous pouvez être à Poufsouffle, et être un des élèves les plus intelligents de Poudlard, comme en témoigne l'excellence de Monsieur Michaelis. Vous pouvez être à Poufsouffle, et être ambitieux, comme en témoigne l'histoire de Grogan Stump et Dugald McPhail, deux éminents Ministre de la Magie. Ces qualités ne sont pas l’apanage de leurs Maisons respectives. Ce qui fait de vous des Poufsouffle, c'est votre cœur. Soyez loyaux envers vos amis, votre famille et votre Maison. Soyez bons et tolérants envers les autres. Soyez travailleurs, pour obtenir ce que vous désirez. Ne tombez pas dans l'arrogance et la fierté mal placée, mais soyez fier d'être à Poufsouffle.  

Coquelicot applaudit haut et fort. Elle siffla même, pour prouver son approbation, et son attachement à ses couleurs. Elle aimait si fort sa maison, l'honnêteté qui y régnait, l'attention, et surtout, surtout... chacun y était égaux. Il n'y avait à son sens aucun doute sur cela : Poufsouffle était la meilleure maison qu'il puisse y avoir à Poudlard. Et puis même... Voyons les choses en grand ... la meilleure du monde !

Quand le fantôme eu finit de s'adresser à la foule, il disparu en laissant tout ce petit monde se retrouver et s'amuser. Coquelicot les regardait tous avec reconnaissance. Le discours de leur directrice avait gonflé son petit coeur de tant d'amour ! Tant qu'elle se sentait pousser des ailes, et qu'elle se sentait presque capable d'aller d'elle même vers les autres !

Le monde, les gens... Tout le monde est si beau.