La rentrée approchait à grands pas, et je n'étais pas encore tout à fait prêt pour accueillir mes élèves. Après ce qui m'était arrivé, j'avais perdu toute confiance en moi. Je me posais beaucoup de questions. Je reniflais bruyamment alors que je tournais pour rejoindre un couloir où les tableaux faisaient un bruit infernal. Je levais un sourcil, curieux de savoir ce qui avait amené nos ancêtres à faire un tel raffut.

Ewan rentrait juste de vacances et il cherchait une nouvelle manière d'enseigner son savoir sans faire décrocher ses élèves. Il y avait vraiment trop de digressions dans ses cours, trop de parenthèses. Les élève avaient du mal à suivre et il s'en rendait bien compte. Mais comment canaliser son flot de parole s'il n'y arrivait pas avec ses pensées ? Il allait tourner dans un second couloir lorsqu'il manqua de rentrer dans un autre professeur lui aussi perdu dans ces pensées.

Une présence dans mon dos. Les battements de mon coeur se firent plus pressants. Il fallait que je contrôle ma respiration : qu'est ce qui pouvait m'arriver à Poudlard ? Nous étions dans l'un des lieux les plus sécurisés du royaume, et j'avais peur.

Je me retournais.

Je me retrouvais nez à nez avec le professeur Mac Ctulloch. Je me raclais la gorge et, tentant de couvrir le bruit des tableaux, je lançais :

"Bonsoir, professeur Mac Ctulloch. Il ne me semble pas avoir eu l'occasion de vous rencontrer pour faire plus amples connaissances."

Un cri strident retentit dans les airs. Je me retournais précipitamment, baguette en main.

"Vous avez entendu ? Qu'est ce que c'était ?"

Les bruits des tableaux agaçaient prodigieusement Ewan aussi devait-il tirer la tête lorsque Alouarn se tourna vers lui. Il parlait fort pour couvrir ce tintamarre et brusquement un cri retentit faisant bondir Ewan.
Il regarda Alouarn (il ne se souvenait vraiment pas de son nom) et lui répondit :
"Je pense qu'on devrait aller voir... Non ?"

Je déglutis difficilement. Ca devait être une mauvaise blague de la part de l'un de nos charmants pensionnaires. Néanmoins, je fis tout pour garder mon calme.
N'était-ce pas follement amusant ? Ca me rappelait mes jeunes années, lorsque je vagabondais dans les couloirs la nuit.

"Et bien, ne trainons pas alors !"

Je lui fis un clin d'oeil avant de reprendre :

"Soyons honnêtes, tout ceci sent... Non, oubliez ! Je préfère penser que nous partons à l'aventure, comme lorsque j'étais jeune !"

Je m'avançais dans le couloir, et, après un lumos bien placé, je souris.

"Nous aurons du mal à trouver l'origine de ce cri si nous n'avons pas d'autres hurlements, vous ne croyez pas ? Non pas que ça me déplaise de faire toute la cage d'escaliers et les couloirs, mais nous allons en avoir pour des heures si nous n'avons pas d'autres indices."