Il y a quelques années, voir même une bonne quinzaine, qui aurait deviné que de jeunes élèves de la plus grande école de magie du monde, pourrait faire des choix aussi différents. En effet, ils avaient le même âge, étaient dans la même classe, ils avaient les même ambitions d’accroître leurs connaissances. Et pourtant, aujourd’hui, ils mènent leur vie sur des routes totalement opposées, l’un est un animagus vagabond assassin et voleur, l’autre est un professeur de potion dans l’école même où il à étudié. Mais cette fois-ci, nous allons faire un petit voyage dans le temps, pour voir l’époque où ces deux hommes étaient dans la même classe et avaient plus au moins les mêmes centres d’intérêts. Ils avaient tout deux quinze ans et étaient en cinquième années à Poudlard.

Ma matinée c’était déroulée comme d’habitude, surtout un matin de week-end, je m’étais levé tard pour me laver tranquillement, ensuite j’avais traîné dans la grande salle en compagnie de nourriture plus délicieuses les unes que les autres.  Après avoir finit ce délicieux repas, j’avais décidé de faire un tour à la bibliothèque où je savais qu’un bon paquet de livres m’attendaient sagement. Il y avait un compte-rendu que nous devions faire pour la semaine suivante sur une plante aquatique de notre choix et ses effets bénéfiques ou funestes. Nous étions déjà le week-end, Il fallait que je commence à me documenter avant de pouvoir débuter mon devoir.

Arrivé dans l’une de mes salles préférées de l’école, je me dirigeais directement vers le rayon des plantes aquatiques, j’espérais y trouver mon bonheur. Au fond de l’allée, la charmante Léa était accroupie sur le sol, certainement à la rechercher d’un livre qu’elle n’arrivait pas à trouver, si j’en croyais son visage tordu par le désespoir féminin. Je me m’étais à genou, prêt d’elle, et de ma plus gentille voix je lui dis :

- Salut Léa, qu’est-ce que tu cherche ?

- Oh Jasper… Eh bien je cherche le livre sur les nénuphars. Tu sais, celui verte et bleu avec la reliure composée de dorures. Tu peux m’aider ?

- Evidemment, je vais aller voir s’il ne traîne pas ailleurs.

Je me levais souriant, j’étais enchanté de pouvoir l’aider, une si mignonne petite bouille. Déambulant à travers les rayons de la bibliothèque, je regardais les reliures des livres abandonnés et celui que les autres élèvent présent était occupé à lire. Je regardais le bout d’une allée et remarquais monsieur grosse tête, je m’approchais silencieusement de lui et inspectais la couleur de la couverture du livre qu’il était en train de lire. Il correspondait en tout point à celui que Léa cherchait, je ne pouvais pas la laisser seule, il fallait que je le lui rapporte. Sans perdre une seconde de plus, je m’emparais de son livre et retournais sur mes pas pour aller le remettre soigneusement à cette charmante Léa. Quand elle me vit en possession du fameux livre, elle me sauta dans les bras.

- Oh merci beaucoup ! Je sais pas comment j’aurais fais sans toi !

Je resserrais mes bras autour d’elle en lui faisant un bisou sur la joue, c’était tellement facile d’avoir les filles de la classes entre mes doigts, je ne pouvais m’empêcher de les laisser tranquille et puis que ferraient-elles sans moi ?

Les cours de Botanique... Autant ils peuvent avoir un certain intérêt dans le cadre de la fabrication de potions, autant les cours enseignés par Mme Chourrave était tout simplement ennuyeux à mourir et dénués d'intérêt. Nous faire un devoir sur les plantes aquatiques, sincèrement ? Quel intérêt autre que de nous faire perdre du temps ? C'est en soupirant que je m’emparai donc d'un livre de la bibliothèque qui parlait des nénuphars, plante aquatique plus connue chez les moldus que chez les sorciers. Je contemplais l'épaisseur du livre et haussait un sourcil en constatant qu'il devait faire pas moins d'une cinquantaine de pages. Qui, sur Terre, avait pu avoir la patience et l'audace de faire un livre entier sur une seule et unique plante qui n'avait même pas de vertus magiques ? Sans doute un féru de botanique, à n'en pas douter. Je m'installa donc dans le fond de la bibliothèque, sur le rebord d'une fenêtre et commença à lire ce bouquin. Inutile de dire que je faisais ça uniquement par obligation. Si ça ne tenait qu'à moi, je serais allé dans la Réserve et serait en train de lire des rapports sur les origines de la magie ou tout ce qui s'en rapprochait. Les cours étaient si ennuyeux, ils ne faisaient qu'effleurer la surface de ce qu'était la magie. Même les cours d'Histoire de la Magie ne parlait que de la vie des sorciers au fil du temps et ce qui leur était arrivé, mais on avait aucune information sur la Magie en elle-même.

Je tournais donc les pages de ce livre avec lassitude, mémorisant les points clés pour pouvoir ensuite les écrire sur un parchemin, mais sans que je ne le voie arriver, quelqu'un m'avait prit le livre dans les mains -sans m'en demander la permission au préalable-, et était parti avec sans le moindre mot. Mais pour qui il se prenait celui-là ? Il m'avait confondu avec une étagère ou quoi ?! Ce n'est que lorsqu'il tourna au coin de l'allée que je reconnu son visage, et alors tout s'expliqua : Lernak. Un de ceux que je ne pouvais pas supporter. Comment ce type-là avait-il pu être à Serdaigle ? Le choixpeau avait bu de l'alcool le jour de la sélection des maisons ou quoi ? Ce type aurait très bien pu aller à Serpentard ou à Gryffondor, ou même à Poufsouffle, qu'importait, mais le fait que je me retrouvais dans la même classe qu'un individu comme lui m’insupportais au plus haut point. Je descendis de mon promontoire et marcha dans la direction qu'avait prit cette énergumène, à la recherche de sa tête d'attardé que je ne mit pas longtemps à trouver. Évidemment, il était dans les bras d'une fille, et cette fille avait dans les mains, derrière le dos de Jasper, le livre qu'il m'avait prit. Pourquoi n'étais-je pas surpris que ce livre n'était pas pour lui ? Par-ce que c'était Lernak, bien évidemment. Je m'approcha donc du "couple" et récupéra le livre des mains de celle que je reconnaissais comme étant Léa Flexney, une autre camarade de classe avec qui j'avais eu l'occasion de travailler avec lors d'un cours de potions. J'étais déçu, elle qui était une élève brillante et assidue, comment pouvait-elle tomber dans les bras d'un tel... Je n'avais même pas de mots pour définir Lernak.

- Désolé Léa, mais j'étais en train de lire ce livre avant que ce type ne me l'enlève des mains sans me le demander. Je te le donnerais après si tu veux, je l'ai bientôt fini.

Je me tournais donc pour reprendre ma lecture avant de m'être fait interrompre, mais avant ça je m'arrêta au bout de l'allée d'étagère et tourna mon regard vers Lernak, ayant un petit message pour lui.

- La politesse, ce n'est pas fait pour les chiens, Lernak., disais-je d'un ton plus grave.

Évidemment, Audlingtion était loin de se douter que effectivement, la politesse n'était pas fait pour les chiens. Il ne le comprendra que dans une vingtaine d'années.

HRP:

- Désolé Léa, mais j'étais en train de lire ce livre avant que ce type ne me l'enlève des mains sans me le demander. Je te le donnerais après si tu veux, je l'ai bientôt fini. Avant de partir il se retourna pour ajouter d’un ton grave. - La politesse, ce n'est pas fait pour les chiens, Lernak.

Ce type ? Qu’est-ce qu’il insinuait par là ? Non mais quel toupet, il se prenait pour Dumbeldor ou quoi ? En aucun cas il avait le droit d’arracher le livre des mains d’une innocente demoiselle sans défense, je ne laisserais pas ce crime impunie. D’où il me parlait de cette façon ? Il allait bien le regretter ce petit vaurien, il prenait ses airs de monsieur je sais tout, mais il était un piètre sorcier armé de sa baguette. Je me retournais après avoir sentit Léa me toucher l’épaule, elle était toujours souriante.

- Ce n’est pas très gentil Jasper… Mais donne lui une bonne leçon à cette grosse tête pleine de lettres, me chuchota t-elle avant de m’embrasser la joue.

Il ne m’en fallait pas plus pour avoir un élan de courage et sortir ma baguette, prêt à lui apprendre une bonne leçon. Je pouvais toujours lui sauter dessus et le frapper mais cela était trop excessive pour un si petit accident, et on ne me verrait pas du bon côté de la balance, pour l’œil des élèvent du moins. Je me mettais dans l’allée principale, là où Ian marchait livre à la main pour retourner là où il c’était assis tantôt. Je me concentrais un instant et fit apparaitre mon patronus, un grand lévrier irlandais qui, sans attendre, partit en bondissant pour le renverser. Mon fidèle chien se retourna pour se placer sur notre cher rat de bibliothèque en lui montrant ses sublimes crocs blancs.

- Il faut se méfier du chien qui dort Paddington.

Beaucoup de gens présent dans la bibliothèque éclatèrent de rire, à cette heure-ci les professeurs étaient occupés à tout autre chose, il n’y aura donc aucune conséquence à mes actes. Néanmoins, ils pouvaient toujours débarquer à tout moment, mais je ne m’en faisais pas, car mes notes reflétaient mes compétences.  Je ne quittais pas Audlington des yeux, prêt à recevoir une riposte de sa part, même si je pensais qu’il n’irait pas jusque là. Léa arriva toute sautillante m’enlaçant par derrière en s’exclament réjouie

- Oh, tu es tellement doué !

Une fois le livre reprit des mains de Lernak, je retournais vers mon coin favori où j'étais en train de lire en paix avant de me faire déranger par cette énergumène. Toutefois, à peine fis-je quelques pas que quelque-chose vint me percuter au niveau des genoux, me faisant tomber face contre terre dans un grand fracas. Une vive douleur vint fouetter mon front et résonnait jusqu'au fond de mon crâne. Mon corps s'était alourdi d'un seul coup.

- Il faut se méfier du chien qui dort Paddington, vint me dire Lernak d'un ton narquois.

J'entendais des rires moqueurs tandis que je relevais péniblement la tête, voyant en face de moi un chien bleu translucide dont la gueule frôlait la mienne, les crocs sorties et qui émettait un grognement plein de menaces. Une colère silencieuse se glissa dans ma peau, circulant dans la moindre parcelle de mon corps et qui me donnait une dose d'adrénaline surprenante. Je me relevais lentement, ayant au passage lâché le livre. Lernak cherchait la guerre ? Il allait être servi. Je n'étais pas du genre à me déchainer sur quelqu'un, mais cette enflure m'avait humilié gratuitement alors qu'il était le premier avoir été en tord. Il était hors de question de laisser passer ça !

- Mon nom... est... AUDLINGTON !, hurlais-je. Finite Incantatem !

Le sortilège que j'avais lancé vola jusqu'au chien translucide qui était le patronus de Lernak. Il s'évapora dans un couinement sourd et partit en fumée. Bien, une des menaces avait disparu, il était temps de s'occuper de son propriétaire. Dans le même temps, je fit volte face, et me tint droit vers Lernak, voyant Léa qui se tenait à côté de lui, arborant un sourire à la fois satisfait et moqueur. Je comprenais mieux maintenant... Ce n'était pas uniquement une décision personnelle de Lernak : Elle lui avait soufflé l'idée à l'oreille. Comme un serpent injectait son venin à ses victimes et les regardait se débattre face à la mort, en vain. Je resserrais ma prise sur ma baguette, et dans un mouvement qui n'avait aucune hésitation, je la pointa sur la jeune fille.

- Stupéfix !

Le sortilège jaillit de la baguette en un éclair et fila droit vers Léa avant de la percuter de plein fouet et de la faire envoyer voler quelques mètres plus loin. Heureusement pour elle, il n'y avait pas d'étagères pour "amortir" sa chute. La colère montait en moi de seconde en seconde, comme une bouilloire qui chauffait et qui commençait à émettre un sifflement aigu. Je défia du regard les élèves qui n'avaient pas encore quittés la pièce et ils reculèrent d'un pas, sans doute par peur d'être pris pour cible. Mon regard se reporta à nouveau sur Lernak, et ma colère éclata à sa vue.

- Expelliarmus ! Stupefix ! Incendio ! Lachlabask ! Reducto !

Je lui lançait tout les sorts qui me passaient par la tête, des plus dangereux aux plus "inconventionnels" pour des combats. Peu importait, tout ce que je voulais était qu'il paie, et peu importait les effets qu'avaient mes sortilèges sur lui, le but était simplement de décharger ma colère devenue haine sur lui et de lui faire payer son affront. Ma volée de sort, même si il avait sans doute réussi à les bloquer, avait eu au moins pour effet de le faire reculer de quelques pas, creusant la distance entre nous. Je me rapprocha alors de lui, à pas lents, la baguette abaissée, mais prête à se relever pour contrer ses attaques.

- Je vais te le faire payer, Lernak. Cet affront que tu m'as fait subir, je vais te le rendre au centuple !

- Mon nom... est... AUDLINGTON !, hurlais-je. Finite Incantatem !

Mon patronus s’évapora en un rien de temps, de toute façon je n’avais pas l’intention de l’attaquer avec, je ne savais pas vraiment si  cela était possible. A-u-d-l-i-n-g-t-o-n, se releva avec une mine furibonde, d’un simple mouvement de poignet et du mot magique, il propulsa Léa loin derrière moi. Il dévisagea les autres étudiants qui ne riaient plus du tout et reculèrent même au cas où ils s’envoleraient à leurs tours. Et ce fut moi qu’il regarda, ses yeux s’écarquillaient dès qu’ils croisaient mon regard ce qui me surpris légèrement, il me faisait quand même penser à un hibou de cette façon, c’était assez amusant.

- Expelliarmus ! Stupefix ! Incendio ! Lachlabask ! Reducto !

A l’entendre il avait l’air de dire tout les sors qui était écris sur ses cours sans même réfléchir, néanmoins il était bien visé ; avant qu’ils m’atteignent je sortais un protego juste en face de moi comme un bouclier, ce qui dévia les sors. En effet, son premier sors fit voler une lampe, le deuxième écroula une pile de livre qui m’obligea à faire un bon en arrières, et son dernier réduisit les livres à mes pieds. Il se rapprochait de moi, sur la défensive, je voyais bien qu’il était prêt à riposter si  je l’attaque de front.

- Je vais te le faire payer, Lernak. Cet affront que tu m'as fait subir, je vais te le rendre au centuple !

Au centuple… Encore faudrait-il qu’il arrive à me toucher au moins une fois ! Ce garçon était vraiment bizarre et coincé, il s’énervait comme un diable pour rien et faisait n’importe quoi, j’avais pas fais grand-chose pourtant. Ou alors, c’était Léa le problème, il était jaloux de moi, parce que j’arrivais à faire n’importe quoi des files de la classe et pas lui ! Est-ce qu’il savait ce qui était caché sous leurs jupes au moins ? Non, parce que il était vraiment coincé dans ses lignes de lettres, moi aussi j’adore lire et apprendre des choses mais par moment je trouvais mieux à faire…

- T’as déjà vue une fille ? j’veux dire à part dans les livres ? Parce que bon, vu comment tes tendus…

Tout en bavassant j’agitais tranquillement le point avec ma baguette, comme si c’était avec ma discussion. En réalité je faisais ramper le gros livre qui était abandonné au sommet d’une étagère, jusqu’à ce qu’il chute en plein vers la tête d’Audlington.

Comme je m'y attendait -même si j'avouais que j'aurais préféré me tromper sur ce coup là-, Lernak avait dévié tout mes sortilèges en utilisant le charme du bouclier, se répercutant dans divers coin de la bibliothèque, frôlant au passage les cheveux d'un des élèves encore présent qui décida de ne plus l'être très longtemps et de prendre ses jambes à son cou. Je reportais mon attention sur Lernak et remarquais qu'il arborait un regard... étrange. Pour ne pas dire déconcertant. Il avait l'air décontracté, comme si je ne représentais pas une réelle menace pour lui et que cela ne valait pas la peine de me prendre au sérieux. Quel...

- T’as déjà vu une fille ? J’veux dire à part dans les livres ? Parce que bon, vu comment t'es tendu…, demanda-t-il innocemment.

...Je ne savais pas si je devais à nouveau faire exploser ma rage ou si je devais juste me dire "ce type est un débile fini". Après tout, réfléchis une seconde Ian, pourquoi s'énerver contre lui ? Après tout, ce n'était qu'un livre, que je n'aimais même pas et je pouvais tout à fait prendre un autre livre vu que je n'avais encore rien écrit. Point barre, fin de l'histoire. Je m'apprêtais à ranger ma baguette dans ma poche lorsque je sentis quelque-chose percuter ma tête et tomber à mes pieds. Un livre. Épais. A la reliure de cuir. Marron. Un titre en lettres dorées. Aucune illustration.

Quelques secondes de silence.

- Locomotor Barda !

Je leva ma baguette, fit un grand mouvement circulaire et plusieurs dizaine de livres suivirent le mouvement en lévitant au rythme de ma baguette autour de la pièce, tel un gigantesque ruban fait de livres sous les cris des élèves. Je termina mon mouvement vers Lernak, et les livres suivirent mes ordres en chargeant droit sur lui. Il voulait des livres ? Le voilà servi ! Ce que je n'avais en revanche pas prévu, c'est que parmi les sortilèges que j'avais lancé sur Lernak avant celui-ci, l'un d'entre eux avait ricoché dans un coin de la bibliothèque : l'Incendio. Et que c'était précisément ce coin-ci que j'avais visé pour lancer mon dernier sort. Autant dire que j'avais répandu le feu tout autour de moi, quelques flammes commençaient à s'élever parmi les étagères, persuadant les derniers fouineurs de partir de la bibliothèque et d'aller prévenir les professeurs.

Je comprenais alors pourquoi ce type m'énervait. Pourquoi je m'acharnais sur lui pour une telle broutille. Sans le savoir, j'attendais ce moment depuis que je connaissais Lernak. Depuis que je m'étais rendu compte à quel point c'était un imbécile fini, une honte pour la maison Serdaigle. Pour l'humanité entière. Un déchet de la société qui ne méritait que de finir six pieds sous terre. Ma décision était prise.

- Amènes-toi, Lernak. Cesses de te défiler comme un lâche, et bats-toi, le menaçais-je froidement.

Les flammes s'élevaient et crépitaient tout autour de nous, la pièce commençant à monter en température, peu à peu. Mais ce n'était rien en comparaison de ce qui bouillait dans mes veines. Ce n'était plus du sang qui parcourait mon corps, mais de la lave en fusion. Mon cœur n'était plus qu'un volcan qui crachait des tempêtes de feu, tel un dragon faisant jaillir leurs flammes de leur poumons. Ma respiration était lente, mais profonde. La colère se déversait en moi comme jamais, et je la laissait emporter mes pensées de la même manière qu'un raz-de-marée balaie et ravage les côtes. Je n'allais pas m'arrêter là. Oh non. Peu importait les conséquences, je ne m'arrêterais pas là. Je ne cherchais même plus de raison : sa simple vue m'horripilais.

- Moi je me défile ? Et toi, qu’est-ce que tu fais tous les jours, caché derrière tes bouquins ?! Tu n’es même pas capable de vivre la tête haute !

Suite à ces mots, ils leva sa baguette vers moi et hurla :

- Stupéfix !

J’eus à peine le temps de me protéger avec un charme du bouclier, mais son sort était trop puissant, trop brut par rapport au mien. Conséquence : mon sortilège se brisa et je me pris son attaque de plein fouet. Amoindrit, mais touché quand même. Mes pieds décollent du sol et mon corps m'envoie deux ou trois mètres plus loin, me faisant trébucher et tomber sur le dos. Je me relève péniblement, subissant encore les dommages infligés par son sortilège. Mon corps manquait de résistance, c'était certain. Je n'allais pas pouvoir encaisser plus de deux ou trois autres comme celui-là. Il fallait que j'en finisse au plus vite. Je resserre ma prise sur ma baguette, maudissant le fait que je ne sois qu'en troisième année, et que donc je ne connaisse pas assez de sortilèges offensifs. Je lui avais déjà tout déversé, je ne pouvais que répéter mes attaques. Et il m'avait déjà prouvé qu'il était capable de les bloquer ou de les dévier. C'était problématique. Mais ma colère m'empêchait de réfléchir plus profondément.

- Deprimo !

Mon sort s'envole comme un éclair vers le plafond, juste au dessus de Lernak. L'instant d'après, il émet un craquement sinistre et finit par s’affaisser brutalement sur lui. Si je ne pouvais pas me servir de sortilèges offensifs, alors il suffisait d'utiliser des sortilèges de base. Je sens ma mâchoire se contracter au point de serrer mes dents. Mes poings se ferment jusqu'à en faire blanchir les phalanges. Si seulement... Si seulement je connaissais ce sortilège impardonnable. Non, en fait peu importait lequel, ils m'auraient tous convenus. Juste... Juste le faire disparaitre. Le faire disparaitre de ma vue. Je ne supportais plus de le voir.

- Qui de nous deux a la vie la plus pitoyable, hein Lernak ? Moi qui vis dans les bouquins, ou toi qui tourne autour des filles comme un animal en rut ?

Je m'avance de deux pas. Pas un seul de plus.

- Toi qui n'as aucun honneur, qui vit dans la médiocrité. Tu n'as aucun avenir. Tu n'es rien.

Mes yeux s'embrasent en même temps que les étagèrent qui se consument sous les flammes.

- Rien du tout.

Je me sentis victorieux en le voyant s'écraser au sol quelques pas plus loin. Mais j'avais été trop confiant, malgré sa petite voltige il se releva toujours enragé et me lança un autre sort :

- Deprimo !

Son sort s'envola en éclair vers le plafond, juste au dessus de moi. Il émit ensuite un craquement inquiétant, quelques secondes plus tard le plafond s'effondra brutalement sur moi. Tel un chien qui entend un fusil, je bondis sur le côté avant que les fracas ne s'abattent. Je le foudroyais du regard, son humeur se ressentait dans ses gestes, rien qu'à ses phalanges blanches je pouvais deviner son état d'incontrôlabilité.  

- - Qui de nous deux a la vie la plus pitoyable, hein Lernak ? Moi qui vis dans les bouquins, ou toi qui tourne autour des filles comme un animal en rut ?

Il s'avança de deux pas. Je ne savait pas trop à quoi m'attendre de sa part, j'avais toujours ma baguette donc je ne m'inquiétait pas trop. Puis, il ne fallait pas oublier qu'il n'avait pas l'occasion de se battre hormis les cours d'entraînements et cette fois-ci. Ca ne me dérangeais pas d'être comparé à un animal en rut, c'était dans ma nature et je l'assumais pleinement. Pas comme lui, à se cacher derrière des livres et n'en tirer aucun leçon. Il était jaloux de mon succès, voilà tout !

- - Toi qui n'as aucun honneur, qui vit dans la médiocrité. Tu n'as aucun avenir. Tu n'es rien.

Ses yeux étaient injectés de colère, mais je n'avais pas peur d'un rat dans son genre. Il allait tout de même beaucoup trop loin, je n'allais tout de même pas me laisser insulter de la sorte par un trouillard !


- Pas d'honneur... Moi je sais me battre sans me cacher derrière une stupide branche !

Je lâchais ma baguette pour me jeter sur lui. J'avais pris assez d'élan pour que nous tombions tout deux à la renverse. Sans perdre une seconde je me positionnais à califourchon sur lui pour lui envoyer un pain en pleine poire. Je lui en assénait un second, j'allais enchaîner avec un troisième mais des bruits de pas me provinrent et en un rien de temps j'étais soulevé au dessus du sol. Je tournais ma tête ahuri d'être en pleine lévitation, les professeurs étaient arriver et commençaient à éteindre le feu et à voir les dégâts que nous avions fait à nous deux.

Un professeur ramassa Ian pour le traîner en dehors de la bibliothèque pendant qu'on me faisait redescendre sur pieds. C'était le directeur lui-même, il me dit de sortir de la pièce pour nous emmener tout deux dans le couloir.  Il nous regarda sévèrement et d'une voix forte et impénétrable :

- Mais qu'est-ce qui vous a pris de vous battre de cette manière ? Vous avez causé des dégâts aux matériels de l'établissement sans le moindre remords ! Vous auriez pu brûler l'intégralité de ses ouvrages parfois rare et unique ! Certains élèves aurait pu être gravement blessé par votre faute ! Je retire cent points à chacun d'entre vous, vous aurez une retenue digne de ce nom et pour le moment vous aller vous expliquer, ensuite vous pourrez aider Rusard à nettoyer les débris dans la bibliothèque.

Je ne me sentais pas coupable de ce que j'avais fait, c'était Ian qui avait mis le feu et qui avait détruit un morceau du plafond. J'avais juste pris un livre pour une fille et jaloux comme il est, il c'était empressé de venir me défier. Je le regardais haineux avec une demi-sourire en coin de lèvre, il allait enfin avouer ses fautes et les assumer.

HRP: