Cela faisait maintenant une semaine que le professeur était de retour de son petit séjour en Europe. Il y était parti pour la jeune ADEM du nom de Cassiopée O'Bryan, qui lui avait demandé de concocter une potion de mémoire pour son frère amnésique. Le professeur en avait d'ailleurs profité pour signer un contrat avec une manufacture gobeline qui était crucial pour l'avenir des Nightmares. Il avait rassemblé les ingrédients dans son bureau préalablement transformé en laboratoire pour le week-end et passa le plus clair de son temps à la fabrication de cette fameuse potion. Elle nécessitait des règles très strictes et une maitrise parfaite des potions. Elle n'était pas à la portée du premier prétendu alchimiste en herbe. Surtout que jusqu'ici, cette potion ne possédait qu'une existence théorique, la rendre donc réelle était un véritable défi. Un défi que le professeur Audlington s'amusait à relever.
Lorsque la concoction fut enfin prête, le professeur convoqua la jeune ADEM pour la lui remettre en main propre. Il lui avait rappelé que les effets n'était que théoriques, et qu'il n'avait eu aucun moyen de vérifier ses effets. Malgré cet avertissement, la jeune O'Bryan prit le risque et s'en alla donner la potion à son frère.
Avant de partir, Audlington lui avait révélé ce petit "service" qui était la condition à cet échange.

— J'aimerais que tu te rendes à la serre de l'école, et que tu ailles me chercher de l'aconit. Tu as sans doute déjà étudié cette plante, non ? Comme tu le sais, elle n'est pas accessible aux élèves ni aux ADEMs, mais j'aimerais que tu te débrouille pour t'en procurer et me la rapporter. Et ce, en toute discrétion, bien entendu.

Après un moment de réflexion, la jeune ADEM accepta tout de même cette petite mission. Le professeur attendit qu'elle lui rende l'aconit et lorsqu'elle revint lui donner dans son bureau. Il lui donna rendez-vous dans un cachot particulier pour le lendemain soir. Il devait lui parler de quelque-chose d'important, sans risque d'être gêné par quiconque.

C'est ainsi qu'il se retrouvait dans un des cachots, illuminé par quelques bougies accrochées au mur, seul. Audlington comptait bien la recruter parmi les Nightmares, et il ne doutait pas une seconde de l'échec de ce recrutement. L'élève avait présenté trop de signes correspondant au profil, elle ne pouvait pas refuser l'offre. Le professeur se tenait debout, le dos plaqué contre un mur face à la porte du cachot, les bras croisés et attendait patiemment l'arrivée de la jeune Cassiopée.

Ce soir, les Nightmares auront une personne de plus dans leurs rangs.

HRP:

Cela fait quelques temps que Ian t'a parlé d'une recrue potentielle. Mais sans donner de nom, car après tout, il lui fallait encore l'observer, et la tester. Quelques jours sont passés, ou plus. Tu ne saurais vraiment le dire, plusieurs dossiers – administratifs ou non – ont pris la majeure partie de ton temps. Cependant, hier soir, tu reçus un message de la part du professeur de Potions tandis que tu hésitais entre virer ou non Peeves. Chose qui accaparait ton attention depuis que, le matin-même, il avait eu la brillante idée d'enduire les escaliers menant à ton bureau d'eau savonneuse. Ton charmant derrière et ton dos délicat se souviennent encore du contact assez rude contre les marches. Mais Peeves, pour sa part, doit difficilement se remettre du châtiment tout ce qu'il y a de plus... Délicat que tu lui as administré. Et ce dans un élan de bonté dont tu as le secret.

Bref.

Compte tenu du rendez-vous qu'il t'a donné la veille, tu en as déduit qu'il souhaitait te montrer ladite recrue. Ou parler de la note salée qu'il t'a refourgué après la négociation avec les gobelins. Négociations payées à tes frais. Considérait-il que tu avais beaucoup trop d'argent inutilisé ? Probablement. Enfin, il fallait bien investir dans ton groupe adoré. Et de fait, il t'a gracieusement laissé une facture presque indigeste, même pour le chef des Nightmares. Quel homme de main plein d'attention... Quoi qu'il en soit, tu te rends dans un cachot bien particulier. Celui où se trouve Ian, et peut-être le mystérieux futur-nightmare.

Le couvre-feu approche. Tu croises quelques élèves, préfets et professeurs. Ils te saluent, quand ils t'aperçoivent. Tu en fais de même. D'une démarche tranquille, tu donnes l'impression de faire un petit tour de ronde. Impression accentuée lorsque tu préviens un trio de troisièmes années qu'il leur faut rapidement regagner leurs dortoirs respectifs, et colle un première année de Gryffondor pour tentative d'intrusion dans la Bibliothèque alors qu'elle est fermée. Cela fait, tu continues ton chemin, tranquillement. Tu ne traînes pas vraiment, mais tu as le temps. L'heure du rendez-vous n'a pas tout à fait sonné. Puis bon, tu es le directeur. Tu n'es jamais en retard. Ni en avance, d'ailleurs. Tu arrives précisément à l’heure prévue par ton horloge interne. Comment ça, « quand tu veux » ? N'importe quoi. Enfin, passons. Plus tu t'approches des cachots, moins tu rencontres d'être vivant. Les tableaux, somnolents, ne prête aucune attention à ce qui les entoure. Les fantômes flânent de-ça de-là, sans se montrer particulièrement curieux – pour une fois. Peeves se cache au troisième étage – enfin, il y est plutôt coincé. Tu souris à cette idée.

Tu aperçois une jeune femme, devant toi. Elle semble être vêtue pour une occasion spéciale. Un événement nécessitant ce genre de tenue. Tu hausses un sourcil, reconnaissant soudain Cassiopée O'Bryan. Une ADEM ayant participé à la soirée – pas loin d'être désastreuse – de Halloween. Que faisait-elle là ? Tu n'accélères pas, observant le chemin que prend la jeune femme. Tes sourcils se froncent davantage. Elle emprunte le même chemin que toi. Elle va au cachot et, sans même frapper – alors que c'est la plus simple des courtoisies – elle pénètre dans la salle. Le temps d'arriver à ton tour jusqu'à la porte, tu réfléchis. Tu te souviens que Ian était le tuteur de cette ADEM. Donc il se pouvait tout à fait qu'il l'ait convié pour seulement discuter de son avenir, en tant que professeur. Ou bien, elle est la future-recrue. Auquel cas, c'est de son avenir tout court qui va être le sujet de la petite réunion. Autre option : il s'agit là d'une malencontreuse coïncidence. Tu réfléchis encore. Pour la première option, le fait de se rejoindre dans ce cachot précis rend impossible l'aspect « gentil prof qui veut taper la causette ». La troisième est tout bonnement trop étrange, et hasardeuse. Pas impossible, ou improbable. Mais tout de même... Ne reste que la seconde option. Soit. Pourquoi pas. Tu te souviens que la Miss O'Bryan a toujours été une élève aussi brillante que surprenante. Et qu'elle a de grandes capacités, d'un point de vue pratique. Après tout, elle avait, avec l'aide de quelques autres élèves et ADEM, ainsi que d'Eoten, réussi à sortir la demoiselle Shalford des griffes d'un loup-garou. Et si Ian a jeté son dévolu sur elle, c'est qu'elle est plus qu'à-même de devenir une nightmare exceptionnelle.

Souriant, comme à ton habitude, tu pénètres à ton tour dans la salle. Cassiopée vient tout juste de finir de parler.

« Bonsoir, Ian, mademoiselle O'Bryan.  »

Tu es au moins aussi curieux qu'elle, bien que tu te doutes largement du pourquoi de cette réunion. Tu refermes soigneusement la porte derrière toi, puis observe les deux autres. Surtout Ian. Tu guettes une de ses réactions, ses paroles. Histoire d'être sûr, de confirmer ton raisonnement.

Le professeur patienta quelques minutes encore sans prononcer un seul mot, sans bouger le moindre muscle, tel une statue de pierre fichée contre le mur qui attendait. Patiemment. Cependant, le cerveau d'Audlington, lui, tournait à plein régime. Il réfléchissait sur la situation actuelle des Nightmares, son effectif qui, à son plus grand regret, était dérisoire. Bien trop pour pouvoir avancer dans leurs projets. Il devait donc attendre. Encore. Donner des missions individuelles pour récupérer des ressources et se préparer. Seulement. Le principe de sa communauté s'avérait à la fois efficace, mais néanmoins handicapant : A rester dans l'ombre, personne ne nous remarquait. Efficace, car personne ne se doutait encore de nôtre existence, nous pouvions donc effectuer nos petites missions sans danger, mais handicapant car le recrutement devait s'effectuer par mon biais, ou celui d'Ivan. Personne ne pouvait nous rejoindre par sa propre décision. Et au vu de nôtre maigre nombre à l'heure actuelle, le professeur aurait presque regretté cette manière d'agir. Mais il en était hors de question. Le temps viendra, rien ne pressait.

Ce fut sur cette phrase de conclusion que la porte du cachot s'ouvrit lentement, attirant l’œil d'Audlington. Mlle O'Bryan venait d'arriver, dans un accoutrement bien loin de la robe de sorcier réglementaire du château.

— Bonsoir professeur... C'est un lieu assez inhabituel pour une conversation. Vous avez demandé à me parler ?
— Bonsoir, Mlle O'Bryan. Asseyez-vous je vous prie, disait-il en se redressant et en désignant la table ronde accompagnée de trois sièges qui trônait au centre de la pièce.

Audlington consulta sa montre à gousset en argent et vérifia l'heure. Elle était très ponctuelle. Encore un bon point. Le professeur referma sa montre dans un léger sourire de satisfaction, confirmant dans son esprit que cette nouvelle recrue ne le décevrait pas. Peut-être même qu'elle arriverait à le surprendre.

— Bonsoir, Ian, mademoiselle O'Bryan.

Le professeur releva la tête, ayant reconnu la voix qui venait de parler. Le dernier invité venait enfin d'arriver : Ivan Braginsky, leurs cher directeur. Chef des Nightmares.

— Bonsoir, Ivan. Merci de t'être déplacé.

Audlingtion lui lança un regard tout entendu. Un regard qui, à lui seul, permettrait sans doute au directeur de comprendre la raison de cette réunion. En tant que directeur, Braginsky était déjà très occupé, et même si nôtre communauté n'était pas encore très active, il avait tout de même des responsabilités de leader à tenir. Un homme qui ne devait pas avoir beaucoup de temps pour lui. Il l'invita également à s'asseoir sur l'un des sièges qui voisinaient la table ronde en bois. Le professeur Audlington, lui, resta debout. Pour le moment.

— Mlle O'Bryan, je vais être franc. Je vous observe depuis un moment. J'ai regardé vos notes, vos compétences, vos activités... Vous possédez un talent certain.

Audlington jeta un nouveau coup d’œil entendu vers Braginsky. Si il doutait encore de la nature de cette réunion, désormais il ne pouvait plus avoir de doutes. Le professeur prit place à son tour autour de la table et passa à nouveau son regard sur Mlle O'Bryan.

— L'aconit que vous m'avez rapporté l'autre jour, sans avoir été remarqué, le prouve très clairement. Vôtre talent nous intéresse, Mlle O'Bryan, dit-il en appuyant légèrement sur le "nous".

Cette phrase annonçait la partie la plus délicate du recrutement. Une partie qui était difficile à manier, car elle demandait un certain talent d'orateur. Un talent qu'Audlington possédait difficilement. Voilà pourquoi il avait invité Braginsky à cette réunion. Lui pouvait rattraper le coup si cela tournait mal.

« Bonsoir, Ivan. Merci de t'être déplacé. »

Tu acquiesces en guise de « de rien, c'est normal ». Il te lance au passage ce regard on ne peut plus explicite, quand on sait ce qu'il signifit. Option numéro deux validée. Gloire à la logique ! Ian t'invite également à t'installer à la table, où se trouve déjà Miss O'Bryan. Tu ne te fais pas prier, et tranquillement, tu t'assoies, écoutant sagement l'échange entre le professeur et son élève.

« Mlle O'Bryan, je vais être franc. Je vous observe depuis un moment. J'ai regardé vos notes, vos compétences, vos activités... Vous possédez un talent certain. »

Nouveau regard. A-t-il peur que tu ne sois pas assez vif d'esprit pour comprendre ? Bah. Disons que ça part d'une bonne intention : il sait que tu as présentement beaucoup à faire, que tu ne peut te concentrer sur absolument tous les projets en cours, Nightmares et Poudlard compris dans le tas.

Quoi qu'il en soit, tu écoutes toujours, bien qu'aillant fait apparaître un service à thé au centre de la table. Une réunion sans thé est impensable. De fait, tu sers une tasse de thé Ceylan à chaque convive, toi y compris, et qu'importe s'ils n'en veulent pas. Par principe, mieux vaut servir que paraître impoli en buvant au nez des autres.

« L'aconit que vous m'avez rapporté l'autre jour, sans avoir été remarqué, le prouve très clairement. Vôtre talent nous intéresse, Mlle O'Bryan. »

Je rêve ou il a bien insisté sur le « nous » ? Bon, c'est logique, elle représente effectivement une recrue potentielle des plus intéressantes. Et elle semble satisfaire toutes vos exigences, niveau qualité et efficacité. Mais ce « nous » me chiffonne, pour le coup. Méfiance, il va probablement te pousser imperceptiblement à discourir à sa place ! Maiiiis bon, vu que tu n'entends toujours pas ma douce voix de presque-complotiste, tu m'ignores. Encore.

« Sauf votre respect, professeur, le polynectar est la seule chose qui m'ait permis de réussir, je ne vois pas en quoi cela est exceptionnel. »

Tu bois une gorgée de thé, haussant légèrement un sourcil. Tu affiches un petit air amusé. Que de modestie ! Elle se racle la gorge.

« - Excusez-moi, mais.... C'est bien beau de vanter mes capacités, j'en suis honorée mais... En quoi cela vous intéresse-t-il ? Je ne suis qu'une élève, après tout...

- Allons, mademoiselle O'Bryan, pas de fausse modestie, voulez-vous ? Vous êtes, et valez, bien plus qu'une élève, vous le savez aussi bien que nous. » Tu dis cela en toute simplicité, l'air toujours aussi amusé. Tu bois une nouvelle gorgée de thé, puis tu croises les mains devant toi, sur la table. Sans détourner les yeux de ceux de la jeune femme, tu continues tout aussi tranquillement. « Nous avons, pour tout vous dire, une proposition à vous faire. Vos aptitudes et qualités en tant que sorcière, comme l'a remarqué Ian, sont des plus intéressantes, et nous apparaissent comme particulièrement nécessaires pour nos projets. » Tu souris toujours à la jeune femme, cet air amusé seulement atténué par le sérieux – la dureté? – de tes yeux. « Nous appartenons à un groupuscule, encore inconnu du grand nombre, nécessitant des éléments de votre qualité. Et c'est précisément pour cela que nous vous avons convoqué aujourd'hui, en ces lieux. Nous souhaiterions, Ian et moi, que vous rejoignez nos rangs. »

Ah. Ta tasse est finie. Qu'à cela ne tienne, tu te ressers. Si la demoiselle Cassiopée souhaite avoir de plus amples informations, et elle en voudra assurément, ce sera à Ian d'y répondre. C'est son élève, après tout. Bon, certes, il s'agit de ton organisation, mais il est celui qui a trouvé cette perle. A lui de finir de la convaincre, et de la polir jusqu'à ce qu'elle convienne intégralement aux besoins de l'organisation. Et si elle ne souhaite pas vous rejoindre, ce n'est pas bien grave. Elle oubliera bien simplement les informations tout aussi simplement obtenues. Le sorts oubliette est des plus efficaces, dans de tels cas. Ou peut-être l'une des mixture dont Ian a le secret. Mais encore, si cela ne fonctionne pas, ce qui est peu probable, il faudra dès lors l'éliminer. Ce serait dommage. Mais pas infaisable.  

Une nouvelle gorgée de thé. Eh bien, ce thé noir n'est pas des plus désagréables. Tu l'ajoutes intérieurement à la liste de tes thés favoris.

- Sauf votre respect, professeur, le polynectar est la seule chose qui m'ait permis de réussir, je ne vois pas en quoi cela est exceptionnel, répondit la jeune élève.

Le professeur remarqua ce léger sourire en coin qui s'affichait sur les lèvres de O'Bryan. Ce sourire qui exprimait la fierté, en contradiction avec son discours de fille modeste. Une légère douleur vint piquer le front d'Audlington, sans pour autant que cela ne s'affiche sur son visage impassible. Il lui restait encore à apprendre certaines choses concernant nôtre mode opératoire si elle voulait devenir une bonne Nightmare. Premièrement : Ne pas "s'étaler" sur le mode opératoire de ses missions. Bon... Ce premier point pouvait être pardonné, étant donné qu'elle s'adressait actuellement à nôtre chef et à son bras droit, son devoir était effectivement de faire un rapport détaillé de ses missions. Mais elle devait éviter d'en parler aux autres. Moins ils en savent, et mieux se portera l'Organisation. Et deuxièmement : Bien camoufler ses mensonges. Quelqu'un qui ne serait pas capable de mentir s'avance à de gros risques. Ian commençait à penser qu'il devra la mettre dans des missions qui ne nécessite pas de contact humain pour le moment. Tout du moins si elle était seule. Si elle accepte, bien entendu.

- Excusez-moi, mais.... C'est bien beau de vanter mes capacités, j'en suis honorée mais... En quoi cela vous intéresse-t-il ? Je ne suis qu'une élève, après tout...
- Allons, mademoiselle O'Bryan, pas de fausse modestie, voulez-vous ?, répliqua immédiatement Ivan. Vous êtes, et valez, bien plus qu'une élève, vous le savez aussi bien que nous.

Voilà qui avait le mérite d'être clair, et de poser les points sur les "i". Audlington se tourne vers son camarade qui semble amusé par la situation et qui sirote son thé de manière aussi décontracté que si il se trouvait chez lui avec un bon ami. C'était bien quelque-chose qu'il manquait au professeur de potions, et ce pourquoi il avait besoin de Braginsky pour recruter cette jeune adolescente.

- Nous avons, pour tout vous dire, une proposition à vous faire. Vos aptitudes et qualités en tant que sorcière, comme l'a remarqué Ian, sont des plus intéressantes, et nous apparaissent comme particulièrement nécessaires pour nos projets, ajoute-t-il en lui souriant. Nous appartenons à un groupuscule, encore inconnu du grand nombre, nécessitant des éléments de votre qualité. Et c'est précisément pour cela que nous vous avons convoqué aujourd'hui, en ces lieux. Nous souhaiterions, Ian et moi, que vous rejoignez nos rangs.

Légèrement surprit par une telle franchise, Audlington repose sa tasse de thé dont il en buvait une gorgée, et il lui sembla que ses sourcils s'étaient légèrement froncés. Que lui arrivait-il ? Que pouvait bien valoir une telle franchise de sa part ? Voulait-il en terminer au plus vite ? Ian sembla comprendre au bout de quelques instants : il avait omis de lui parler de O'Bryan avant de l'inviter à cette réunion. Il n'avait rien dis sur elle, ni pourquoi il était intéressé pour qu'elle rejoigne leurs rangs. Il était peut-être même possible qu'il ait oublié de mentionner ne serait-ce que son nom lorsqu'il l'avait invité la veille. Merde..., jura-t-il dans son esprit. Il manquait cruellement de discernement lorsqu'il s'agissait de communication. Il avait beau effectuer des recherches à longueur de journée, et écrire des rapports détaillés de chacune d'entre elles, il arrivait à oublier beaucoup de règles essentielles dans le social. Mais il n'avait pas vraiment envie de travailler cela. Il considérait cela comme une perte de temps. Et vu son niveau de sociabilisation, cette perte de temps pouvait s'avérer colossale. Bien trop pour qu'il ait le luxe de se le permettre.

Audlington se racla la gorge, et prit la parole à son tour.

- C'était en effet mon intention, en vous convoquant ici ce soir. Toutefois j'aimerais vous apporter des précisions : Nôtre organisation n'est pas une communauté à proprement parler. Voyez cela plutôt comme une "entreprise". Nôtre but est de rassembler des individus en tout genre qui possèdent des talents particuliers pour effectuer diverses tâches. Sous rémunération, bien entendu.

Audlington n'était pas vraiment sur de donner l'image des Nightmares qu'il voulait transmettre. Mais néanmoins, c'était le meilleur moyen pour tenter de ne pas faire paniquer cette élève. Elle était encore trop jeune pour entendre toutes les vérités de ce monde. Ian en regretterait presque son choix d'être devenu professeur de potions : Communiquer demandait des subtilités qu'il n'avait pas l'air de posséder. Néanmoins, il était essentiel qu'il se rendre sur les lieux. Il reprit :

- De plus, nôtre organisation possède une particularité : Si vous avez besoin d'aide pour des raisons personnelles, il suffira d'effectuer une demande auprès de moi ou de Ivan ici présent pour que nous puissions l'accepter. Si tel est le cas, vous aurez droit à toute l'aide nécessaire de nos membres pour aider à réalisation de cette demande. De la même manière que nous avons eu nôtre accord, il y a peu.

Le professeur faisait référence à ce jour où il avait accepté de concocter une potion de mémoire, et d'aller chercher lui-même les ingrédients en échange de l'aconit. Mais il ne voulait pas en parler devant Braginsky. Il avait beau être le chef des Nightmares, étant donné que O'Bryan n'était pas encore une membre officielle, il était simplement le Directeur de Poudlard. Et en tant que tel, la jeune adolescente n'avait peut-être pas envie qu'il en sache plus sur cette affaire. Même Audlington respectait cette notion de vie privée. Parfois.

- Je tiens à souligner que vous seriez un élément de poids dans nôtre ordre si vous acceptiez. Qu'en dites vous ?

Tu écoutes avec attention les propos d'Ian, propos démontrant une fois encore qu'il n'est pas des plus habiles d'un point de vu social. Selon ton point de vue, il n'y a aucun intérêt de tourner autour du pot. Après tout, tu te le répètes encore, si Ian a choisi Mlle O'Bryan, c'est qu'il y a bien une raison. Outre ses compétences magiques, cette femme est intelligente – c'était une excellente élève, après tout – et débrouillarde. Et généralement mature, bien qu'un brin impulsive – tu te souviens encore du célèbre coup de tronçonneuse qu'elle avait asséné à Law Hawkmoon. Tu pouffes discrètement. Une personnalité plutôt explosive, oui. Et franche. De fait encore une fois, pourquoi Ian a-t-il choisi de tourner autour du pot ? Cela ne mène à rien, au final. A moins qu'il n'ait décrété, intérieurement, qu'il fallait être le plus évasif possible pour une raison qui t'échappe totalement. Hm. Tu préfères, pour le moment, miser sur l'option « je n'ai clairement pas les compétences sociales requises pour communiquer plus longtemps » d'Ian.  

Tu restes silencieux alors qu'il achève son discours. Tu soupires discrètement. Mlle O'Bryan ne risque pas d'accepter d'intégrer les Nightmares, parti comme c'est. Personne, sauf les naïfs et abrutis de catégorie 1, n'accepterait de travailler pour vous sans un minimum d'information concrètes.

Oh, des cookies ! Miss O'Bryan gagne un point de plus. Tu commençais à avoir un petit creux, et rien ne vaut les cookies aux noix de pécan pour accompagner ton thé. Sauf peut-être une part de gâteau léger, mais sucré à souhait. Enfin, on s'en fiche, ce n'est pas important.

« Je vois. Je sais que je suis douée, même si vos remarques me font clairement plaisir, ce n'est pas ce genre d'éloges gratuites qui me fera accepter votre proposition. Il m'en faut plus, je ne m'engagerai dans rien sans en savoir un minimum, je pense que vous comprenez. » 

Bingo. Tu avais raison. Cela mérite une longue gorgée de thé. Et un second cookie.

« En quoi mes capacités peuvent vous être utile ? Je sais que je peux faire un tas de choses, mais quoi ? Vous avez parlé de tâches ?... Lesquelles ? Et clairement, qu'est ce que cela m'apportera, au final ? Je sais que ça fait pas mal de questions, mais vous devez comprendre que j'ai besoin de réponses... Et si je n'accepte pas, je suis certaine que vous manipuler le sortilège d'amnésie à merveille! » 

Tu finis ton second cookie.

« Quelles tâches ? Eh bien, cela dépend de ce dont nous avons besoin. Cela va de la simple collecte d'objets, plantes et j'en passe, à l'infiltration du Ministère de la Magie britannique, par exemple. Éliminer certaines nuisances, développer un vaste réseau « d'amis », dirons-nous, ou encore recruter de nouveaux candidats sont aussi quelques unes des tâches que nous proposons. » Tu observes une petite seconde la jeune femme. Autant qu'elle sache à quoi elle s'engage, si elle compte rejoindre vos rang. Vous ne faites pas toujours des missions aussi simple que voler de l'aconit à Poudlard.  Et si Ian n'est pas d'accord avec ta méthode du « ça passe ou ça casse », tu t'en fiches. Il n'a qu'à pas être aussi évasif pour te laisser ensuite rattraper le coup derrière, tant bien que mal. «  Bien sur, la liste n'est clairement pas exhaustive, comme vous vous en doutez. Nous agissons sur plusieurs fronts, de fait les tâches, ou missions si vous préférez, sont aussi diverses que variées. Et chacune nécessite des aptitudes toutes aussi diverses. Savoir s'adapter rapidement aux situations, agir vite et proprement, savoir réfléchir, ne pas avoir peur de se salir, faire preuve d'un grand sang-froid, être excellent comédien, savoir où et comment trouver les ressources nécessaires à notre groupe... Voila quelques exemples, vagues j'en conviens, des aptitudes recherchées. Vous disposez de certaines d'entre-elles. Et vous devez apprendre à en développer d'autres, pour lesquelles vous avez des lacunes. » déclares-tu, sans te départir de ton sourire. « Devenir plus puissante, plus sage, plus influente, être justement rémunéré, faire connaissance avec des êtres pouvant vous ouvrir plus de portes que votre ego ou vos capacités vous l'autorisent... Ce sont quelques exemples de ce que vous avez à gagner. Si cela ne vous convient pas, dites vous que tout objectif personnel peut être accompli, avec notre soutien. » Tu lèves la main droite, continuant tout naturellement. « Je ne connais pas votre vie, et, de fait, vos  projets et désirs. Cela ne m’intéresse pas le moins du monde. Tout ce que je vois, c'est que vous pouvez potentiellement nous aider à atteindre notre objectif. Et si, pour se faire, nous devons tout d'abord, ou plus tard, vous aider, et bien cela sera fait. Qu'importe les méthodes employées. »

Voila qui est fait. Tu regardes Ian, souriant, puis tu t'installes un petit peu plus confortablement sur ta chaise, finis ta tasse, et entame ton troisième cookie. Ces petites douceurs ont tendance à te mettre de bonne humeur.

Mlle O'Bryan semblait perplexe suite au petit discours du professeur sur leur Ordre. Il vit alors la jeune demoiselle faire apparaitre sur la table une assiette de gâteaux. Le message était clair : la conversation allait encore durer un petit moment. Et il vit d'un coin d’œil le sourire ravi d'Ivan s'étirer à la vue de ces petites tapisseries dont il n'hésita pas à se servir avec délectation. Cela exaspéra Ian, quelque-part. Le manque de sommeil, sans doute. Cela commençait à se faire ressentir : la moindre contrariété donnait la sensation au professeur de potions de recevoir une aiguille sur le front, ou une fléchette, au choix. Néanmoins, il tenta de garder son calme, et son contenta de croiser les doigts au dessus de la table.

- Je vois. Je sais que je suis douée, même si vos remarques me font clairement plaisir, ce n'est pas ce genre d'éloges gratuites qui me fera accepter votre proposition. Il m'en faut plus, je ne m'engagerai dans rien sans en savoir un minimum, je pense que vous comprenez.

Bien entendu..., pensait le professeur de manière ironique dans son esprit. Il était évident qu'elle allait demander des précisions, à quoi s'attendait-il, au juste ? Qu'elle soit la parfaite petite soldat, le joli petit pion que l'on pouvait manipuler comme l'on voulait sans que cette dernière ne pose de question ? Depuis le temps, il devrait savoir que cela n'arriverait jamais. Tout le monde voulait savoir. C'était dans leur nature. Lui-même voulait savoir. Sans quoi il ne serait pas ici actuellement. Mais il ne pouvait s'empêcher d'espérer, quelque-part, que cela puisse se produire ainsi. La vie serait si simple... En fait, pourquoi ne pas lui jeter un Impero, tant que nous y étions ? Hm, malheureusement il n'allait pas pouvoir le faire durer assez longtemps pour qu'il agisse le temps d'une vie. Dommage. Pourtant ce n'était pas l'envie qui l'en manquait. Il voulait que cette entrevue se termine au plus vite, rentrer dans ses quartiers, et se pencher sur des choses bien plus intéressantes que "pourquoi devrais-je accepter ?".

- En quoi mes capacités peuvent vous être utile ? Je sais que je peux faire un tas de choses, mais quoi ? Vous avez parlé de tâches ?... Lesquelles ? Et clairement, qu'est ce que cela m'apportera, au final ? Je sais que ça fait pas mal de questions, mais vous devez comprendre que j'ai besoin de réponses... Et si je n'accepte pas, je suis certaine que vous manipuler le sortilège d'amnésie à merveille !

Hm. Au moins elle était plus ou moins au courant de sa situation. Même si elle demandait des précisions, elle avait déjà une idée derrière la tête : quelque-chose d'assez illégal et secret pour qu'en cas de refus, on lui efface la mémoire récente. Pourtant, je n'avais rien mentionné à propos de nos activités, mais elle avait su le deviner à la seule force de son instinct. Plutôt impressionnant. Néanmoins, il allait falloir s'en méfier également : il n'est pas bon que quelqu'un devine mes intentions sans qu'il ne le permette. Audlington s'apprêta à répliquer, mais Braginsky le prit de court.

- Quelles tâches ? Eh bien, cela dépend de ce dont nous avons besoin. Cela va de la simple collecte d'objets, plantes et j'en passe, à l'infiltration du Ministère de la Magie britannique, par exemple. Éliminer certaines nuisances, développer un vaste réseau « d'amis », dirons-nous, ou encore recruter de nouveaux candidats sont aussi quelques unes des tâches que nous proposons.

Il semblerait que nôtre cher Directeur ait décidé qu'il était temps de jouer la carte de la franchise. Soit. Ce n'était pas plus mal, en soi : Mlle O'Bryan avait déjà deviné que les Nightmares étaient une organisation des plus secrètes, et elle savait que sa mémoire était en jeu. Alors autant déballer le tout, et jouer franc-jeu, n'est-ce pas ? Il regrettait néanmoins d'en arriver là, car c'était une solution à double tranchant : Soit ça passait, soit ça cassait. Et Audlington ne voulait pas que la deuxième option se produise. Il croyait au potentiel de son élève, et il savait que si elle faisait parti de l'Ordre, elle finirait parmi les plus gradés. Il en était convaincu. Mais si jamais elle refusait, il se verrait contraindre d'abandonner l'idée de la recruter. Ce serait dommage de se passer d'un élément comme celui-ci. Mais les dés étaient lancés, on ne pouvait plus faire machine arrière.

- Bien sur, la liste n'est clairement pas exhaustive, comme vous vous en doutez. Nous agissons sur plusieurs fronts, de fait les tâches, ou missions si vous préférez, sont aussi diverses que variées. Et chacune nécessite des aptitudes toutes aussi diverses. Savoir s'adapter rapidement aux situations, agir vite et proprement, savoir réfléchir, ne pas avoir peur de se salir, faire preuve d'un grand sang-froid, être excellent comédien, savoir où et comment trouver les ressources nécessaires à notre groupe... Voila quelques exemples, vagues j'en conviens, des aptitudes recherchées. Vous disposez de certaines d'entre-elles. Et vous devez apprendre à en développer d'autres, pour lesquelles vous avez des lacunes.

Audlington se contentait de suivre la conversation, sans toucher à son thé ni aux gâteaux qui trônaient sur la table. Il n'était pas du genre à toucher à ce genre de friandises dans des moments qui n'étaient pas appropriés.

- Devenir plus puissante, plus sage, plus influente, être justement rémunéré, faire connaissance avec des êtres pouvant vous ouvrir plus de portes que votre ego ou vos capacités vous l'autorisent... Ce sont quelques exemples de ce que vous avez à gagner. Si cela ne vous convient pas, dites vous que tout objectif personnel peut être accompli, avec notre soutien. Je ne connais pas votre vie, et, de fait, vos  projets et désirs. Cela ne m’intéresse pas le moins du monde. Tout ce que je vois, c'est que vous pouvez potentiellement nous aider à atteindre notre objectif. Et si, pour se faire, nous devons tout d'abord, ou plus tard, vous aider, et bien cela sera fait. Qu'importe les méthodes employées.

Le professeur soupira intérieurement. C'était globalement le message qu'il avait essayé de faire passé il n'y avait même pas deux minutes. Mais ses talents d'orateurs étaient vraiment des plus déplorables. C'était bien pour ça qu'Ivan se trouvait là, et pas juste lui et la jeune ADEM. Le résultat aurait été désastreux. Et dire que c'était lui qui était censé s'occuper du recrutement des novices... Il soupira intérieurement à cette idée. Quelle idée stupide. Il allait falloir qu'il trouve vite quelqu'un pour le remplacer, sans quoi l'Ordre cessera d'exister avant même qu'elle n'ait le temps d'accomplir quoi que ce soit. Bien, il était temps de prendre la parole. Après tout, quitte à jouer la carte de l'honnêteté.

- Plus qu'une offre, c'est une chance que nous vous donnons, Mlle O'Bryan. Une chance pour vous de devenir ce que vous souhaitez, de faire ce que vous voulez. D'être qui vous voulez.

HRP:

Immédiatement après tu aies achevé ton monologue, et pendant que tu te ressert une nouvelle tasse de thé – à force d'en consommer autant, tu vas finir par passer ta vie aux cabinets, tu sais ? - notre bon ami Ian prend la parole, appuyant ainsi tes propos.

« Plus qu'une offre, c'est une chance que nous vous donnons, Mlle O'Bryan. Une chance pour vous de devenir ce que vous souhaitez, de faire ce que vous voulez. D'être qui vous voulez. »

Ah bah quand même ! Enfin il cesse de déblatérer des phrases plus vagues les unes que les autres ! Serait-ce une lueur d'espoir que je distingue ? Ian deviendrait-il plus sociable ? Tu n'y crois pas une seule seconde. Ce n'est qu'un de ses phrases-éclairs-d'une-clarté-non-négligeable-à-défaut-d'être-impeccable. Une rareté, hors de ses cours ou de vos discussions privées – et encore, dans ses beaux jours. Quoi qu'il en soit, tu constates que la demoiselle O'Bryan, après avoir religieusement siroté son thé, dépose sa tasse devant elle pour ensuite te fixer du regard.

« En bref, c'est du donnant donnant. » Tu acquiesces silencieusement. « J'avoue que votre proposition m'intéresse fortement. Pas seulement pour le simple fait de me rendre utile, je dois avouer. Je suis prête à l'accepter... Mais... Comment dire ça ? J'ai besoin de vous. »

La demoiselle a mordu à l'hameçon. Bonne nouvelle ! Une amorce de sourire se peint sur ton visage, tandis que, après avoir pesé ses mots et montré un doux sourire, Cassiopée sortait un dossier de son sac. Au même moment, tu portes ta tasse à ta bouche, dans l'idée de boire une gorgée avant de te saisir dudit dossier. Tu es légèrement intrigué. Pour ma part, j'ai p't'être quelques idées quant au service qu'elle va vous demander ! Orgueilleuse et ambitieuse comme je la crois être, elle ne peut que demander un service tout particulier, autant par sa complexité que son excentricité ! J'veux dire, comme l'aider à se débarrasser de quelques autres candidats au poste de professeur qu'elle désire, de manière créative officieusement, et mystérieuse officiellement. Ou récupérer quelque chose, ou quelqu'un, qu'elle ne peut atteindre seule pour le moment ! Voire un truc épique ! Allons, c'est la chance de sa vie : Audlington et toi, deux sorciers puissants et rusés, lui proposent un marché des plus avantageux. Alors tant qu'à faire, eh...

« Voilà... J'ai un petit souci d'ordre administratif dirons-nous. J'ai décidé de quitter l'ADEM professorat. Désolée de ne pas être venue vous en parler avant, Professeur Audlington, je comptais le faire ce soir. Je ne pensais pas que Monsieur le directeur serait avec nous, encore moins que vous me feriez une telle proposition. J'aimerai entrer en ADEM Aurors, il me conviendra bien mieux, je sais que j'ai les capacité d'y entrer, avec mes notes aux ASPICS... J'aurai juste besoin de votre aide, s'il vous plaît. Et vous pourrez me compter parmi les vôtres. »

Tu as manqué de très peu d'éclabousser la table avec ton thé. Tes sourcils élevés assez haut sur ton front, tes yeux plus écarquillés que d'habitude, et ta quinte de toux provoquée par une gorgée mal passée sont des preuves plus que convaincantes de ta surprise totale. Sérieusement ? C'est tout ? Juste changer de formation ?

Quoi qu'en y réfléchissant, ce n'est pas plus mal. Cela te demandera un certain temps à consacrer aux paperasses administratives – ainsi qu'à Ian, en tant que tuteur de stage – et nécessitera peut-être un petit tour au Ministère, c'est indéniable. Les aurors ne choisissent pas n'importe qui pour intégrer leurs rangs – comme vous – et intégrer en cours d'année leur cursus n'est pas aisé. Mais c'est faisable. Tu juges que le jeu en vaut la chandelle. Et, enfin, avoir une Nightmare infiltré au Ministère, qui plus est chez les aurors, n'est certainement pas un détail négligeable. Comme quoi qu'en plus de correspondre aux critères pour intégrer vos rangs, le hasard a voulu qu'elle se réoriente vers une voie des plus...stratégiquement avantageuses pour l'organisation.

Tu portes de nouveau ta tasse à tes lèvres, la quinte de toux calmée, et bois une longue gorgée – prudente, cela va sans dire. De l'autre main, tu attires à toi le dossier. Tu reposes ta tasse – vide – sur la table, puis offre ton sourire le plus confiant à la jeune femme, sans même consulter Ian.

« Considérez cela comme étant chose faite, Mademoiselle O'Bryan. Nous allons tâcher de transférer votre dossier aussi rapidement et efficacement que possible. Vous aurez une réponse, et un rendez-vous au Ministère, d'ici la semaine prochaine au plus tôt, peut-être dans un mois s'ils traînent de leur côté. »

Tu pouffes à ces mots, puis fait disparaître ta tasse, ainsi que la théière. Tu te relèves, et te place à côté de la jeune femme, lui tendant la main.

«  Quoi qu'il en soit, ravi de vous compter dans les rangs des Nightmares. Que notre partenariat dure et se déroule sans encombre d'aucune sorte. »

En réaction à ma dernière phrase, la jeune O'Bryan posa sa tasse de thé sur sa coupelle, et riva son regard sur Ivan.

- En bref, c'est du donnant donnant. J'avoue que votre proposition m'intéresse fortement. Pas seulement pour le simple fait de me rendre utile, je dois avouer. Je suis prête à l'accepter... Mais... Comment dire ça ? J'ai besoin de vous.

...Eh bien. Il était temps. Enfin Audlington entendait ce qu'il voulait entendre. Enfin il entendait le discours qu'il attendait depuis le début de cet entretien. Comme quoi... Finalement la franchise pouvait donner de bons résultats, malgré les apparences. Le professeur en prit mentalement note dans un recoin de son esprit pour les prochains recrutements futurs. Pendant ce temps, la jeune élève se pencha sur sac pour y fouiller dans ses affaires à peine une petite seconde avant de sortir... un dossier. Il arqua rapidement un sourcil. A en juger par le contenu, ou la présence même, d'un tel dossier indiquait que ce n'était pas une demande inopinée au vu de nôtre proposition : elle l'avait préparé à l'avance. Eh bien... Cela signifiait sans doute donc qu'elle comptait nous faire la demande sans même que nous la recrutions. Il s'agit donc sans doute d'un sujet scolaire, étant donné ma position de Directeur de Serpentard, et la position de Directeur-tout-court d'Ivan. Il se demanda vaguement de quoi il pouvait bien s'agir, mais il devait avouer qu'il ne m'attendait pas à une demande "scolaire" pour une première aide. Je me serais plutôt attendu à quelque-chose du même genre que la potion de mémoire qu'elle avait demandé pour son frère amnésique. Mais peut-être était-ce parce que je l'avais réalisée aujourd'hui qu'elle n'avait plus rien à ne demander ? Non ça ne tenait pas debout, si elle n'avait pas d'ambition, surtout pour une ancienne Serpentarde, elle n'aurait eu aucun intérêt à accepter de rejoindre nos rangs. A moins que justement sa demande ne soit en lien. Le professeur eu la réponse très rapidement.

- Voilà... J'ai un petit souci d'ordre administratif dirons-nous. J'ai décidé de quitter l'ADEM professorat. Désolée de ne pas être venue vous en parler avant, Professeur Audlington, je comptais le faire ce soir. Je ne pensais pas que Monsieur le directeur serait avec nous, encore moins que vous me feriez une telle proposition. J'aimerai entrer en ADEM Aurors, il me conviendra bien mieux, je sais que j'ai les capacité d'y entrer, avec mes notes aux ASPICS... J'aurai juste besoin de votre aide, s'il vous plaît. Et vous pourrez me compter parmi les vôtres.

Ian entendit à côté de lui le Directeur manquer de s'étouffer, et il le fixa d'un regard... impassible. Ou presque. Audlington avait probablement été aussi surpris que son camarade ici présent, mais lui avait eu la décence de ne pas le montrer. Braginsky avait toujours été du genre "démonstratif". Certes, c'était ce côté qui lui permettait de jouer son rôle à la perfection sans que personne n'émette le moindre doute, mais Audlington avait toujours trouvé cette facette de sa personnalité... dérangeante. Mais bref, passons ce petit détail, et le professeur se concentra sur la demande de son élève en question. En tant qu'ADEM, Ian était son tuteur. Et donc par conséquent, c'était principalement à lui que revenait la tache de faire ce transfert de service. Le véritable problème était qu'à la différence de l'ADEM Enseignement, les cours se passaient au Ministère. Cela signifiait donc remplissage de papiers incessants. Mais rien de plus. Ivan n'aura plus qu'à y apposer quelques signatures pour boucler le tout, et le transfert se fera sans problèmes. Et d'un point de vue d'un Nightmare, avoir une recrue infiltrée dans les rangs du Ministère semblait un peu risqué, mais néanmoins utile. Elle pourrait nous envoyer des informations qui nous manqueraient éventuellement, ou bien nous aider à effacer nos éventuelles traces. Un atout bénéfique qu'on ne pouvait pas ignorer. Le professeur s'apprêtait à s'emparer du dossier posé sur la table pour en vérifier le contenu, mais le Directeur le prit de vitesse avant même qu'il ne bouge le petit doigt. Au bout de quelques secondes d'inspection, il déclara :

- Considérez cela comme étant chose faite, Mademoiselle O'Bryan. Nous allons tâcher de transférer votre dossier aussi rapidement et efficacement que possible. Vous aurez une réponse, et un rendez-vous au Ministère, d'ici la semaine prochaine au plus tôt, peut-être dans un mois s'ils traînent de leur côté.

Audlington approuva d'un hochement de tête silencieux, et regarda sans bouger de sa chaise son camarade se lever pour aller saluer la jeune O'Bryan d'une poignée de main tandis que Ian, quand à lui, s'empara du dossier sans dire mot pour en voir le contenu, étant donné qu'il n'avait pu y jeter un œil jusqu'ici.

- Quoi qu'il en soit, ravi de vous compter dans les rangs des Nightmares. Que notre partenariat dure et se déroule sans encombre d'aucune sorte.

Pendant ce même temps, le professeur termina de lire le contenu du dossier, et le referma. Il se leva alors, emportant le dossier avec lui, et imita son collègue en se mettant devant la jeune Cassiopée, et lui tendit la main.

- Je vous remercie pour l'attention que vous nous avez portés, et d'avoir rejoint nos rangs, Miss O'Bryan, annonça-t-il calmement. Je vais écrire un courrier immédiatement pour demander les formulaires de transfert au Ministère. Miss O'Bryan, Professeur Braginsky, je vous souhaite la bonne nuit, dit-il en tendant cette fois la main à son collègue pour les saluer tout les deux.

Après ces mots, le professeur tourna les talons, et quitta la pièce sans un mot de plus, se dirigeant vers son bureau pour, comme il venait de le dire, écrire un courrier pour le Ministère et se débarrasser au plus vite de cette démarche administrative.

HRP: