Comme souvent, j'étais encore à la bibliothèque. Je faisais des recherches sur l'animagie. Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris le temps de me concentrer sur les travaux que Lizzie-senpai m'avait donné à faire. J'avais profité du retour des beaux jours pour me remettre à la méditation avec assiduité. En plus, je m'étais motivée pour aller courir dans le parc tôt le matin pour améliorer mon endurance. Les débuts avaient été difficile, mais finalement courir me permettais de me vider la tête efficacement pour réussir à atteindre l'état idéal pour méditer.
Mais il n'avait pas fait beau ce matin là, trop froid pour un samedi matin, et j'avais abandonné devant un élan de flemme extrême. Pourtant passer la matinée sous ma couette ne me tentais pas plus que ça. J'étais à jour dans mes devoirs et dans mes révisions, c'était l'occasion parfaite pour me remettre sur la découverte de l'animal qui allait être le mien.
Ne supportant pas de travailler dans ma salle commune, j'étais allée me réfugier dans la bibliothèque. En toute bonne Serdaigle que je suis, j'adore cette pièce du château. Je prenais la direction de la section des sortilèges, un coin tranquille et passais devant une Gryffondor qui s'exclama :

- Stupide matière inutile, ça me servira franchement jamais de savoir qu'un tel à torturer des sorciers. Il aurait dû cramer, pas la peine de se compliquer la vie.

Histoire de la magie, j'en aurais mis ma main à couper. Et si mon cerveau me ne trompais pas, plus précisément la chasse aux sorcières. Une triste histoire du passé qui prouve que l'on est tous humains. Voldemort avait fait de même ici, Hitler avait massacré des millions de gens et Grindelwald avait semé la terreur sur toute l'Europe. Nous avons aussi ce genre d'histoire au Japon.
Je ne comprenais pas comment ces guerres étaient utiles.
Et le genre de discours que venait de faire cette fille était tout à fait le genre de réflexion qui menait à la guerre. Je n'avais aucune raison d'intervenir, pourquoi l'aurai-je fais ? Gagner une discussion avec un mur de préjugés et d'idées reçues ? Perdre mon temps à essayer de persuader une personne butée qui ne ferait aucun effort pour essayer d'ouvrir son esprit ? Pas très réjouissant, mais évidemment, ma langue parla de nouveau plus vite que mon esprit.

- Tu sais, la haine n'engendre que la haine. L'histoire est un moyen de se souvenir de ne plus faire de même.  Il n'y a rien à gagner à vivre dans la haine des erreurs passées. Il faut continuer à avancer et faire de son mieux pour s'en sortir. Je ne dis pas que ce qui a été fait doit être pardonné ou oublié, les morts seront toujours morts. On peut seulement les pleurer.

J'avais décidément la langue bien pendue, et je n'étais pas capable de la tenir plus de dix secondes. Enfin, le mal était fait, je n'avais plus qu'à assumer ma sale manie de pipelette.