Le professeur Audlington était assis à son bureau, en train de corriger les copies des devoirs des élèves. Il en était à sa... quatorzième ou quinzième lorsqu'il entendit quelqu'un frapper à sa porte. Audlington leva le nez.

- Entrez, clama le professeur.

- Bonsoir Audlington. Est-ce que je vous dérange ?

Le professeur était soulagé que ça ne soit pas un élève.

- Vous ne me dérangez pas.

Il reposa sa plume sur son encrier, et tendit la main vers la chaise en face de son bureau, puis consulta sa montre à gousset, ayant perdu la notion du temps depuis longtemps.

- Je vous en prie, asseyez-vous. Que me vaut vôtre présence ?

- Eh bien.. Ce n'est pas une simple visite de courtoisie. Je viens vous voir à propos de l'un de mes élèves mais faisant partie de la maison dont vous avez la charge.

Allons bon... Qui était-ce cette fois ? Ektranakht ? Trètiakova ? Yaxley, peut-être ? A moins que ça ne soit Saevus ? Le professeur retint un soupir. Sa maison avait vraiment eu le don de recueillir en son sein des fauteurs de trouble.

- Je vous écoute, de qui s'agit-il ?

- Je pense que je ne vous apprends rien sur les quelques soucis de Monsieur Trètiakova ces derniers temps ? Malheureusement, il s'est passé quelque chose que je ne peux pas laisser passer de la part d'un préfet.

Cette fois, Audlington ne put retenir son soupir d'agacement. En effet, il avait eu quelques rapports récents de la part du professeur Swörl, ainsi que d'autres. C'était à se demander comment cet élève avait eu sa place de préfet.

- Que s'est-il passé ?

Le professeur écouta attentivement son collègue sans jamais l'interrompre, les doigts croisés en face de lui et les coudes sur le bureau.

- En plus des 50 points que la maison Serpentard a perdu, j'aimerais vous suggérer que Monsieur Trètiakova soit déchu de son poste de préfet.

Audlington passa sa main dans ses cheveux, et s'enfonça sur le dossier de son fauteuil en croisant les bras devant son torse, le regard vague, perdu dans ses pensées.

- C'est regrettable, mais je crois que nous n'avons pas le choix. Ce n'est pas la première fois que l'on me rapporte des agissements de Mr. Trètiakova... Et ce qu'il a fait est égal à une tentative d'agression envers un enseignant...

- Toutefois, bien que la sanction semble inévitable, je souhaiterais tout de même que le père adoptif de monsieur Trètiakova ne soit pas informé de cela. S'il venait à l'apprendre, au vu des punitions qu'il a déjà reçu, je pense que celles qu'il recevrait par son père adoptif seraient bien trop sévères et non productives.

Audlington opina.

- Je comprends tout à fait, et il n'en sera rien. Poudlard à toujours mit un point d'honneur à régler ses problèmes de manière interne, et cela ne changera pas aujourd'hui.

Le professeur eu un petit moment d'absence avant de reprendre :

- Je vais parler au directeur Braginsky de cette sanction, et nous aviserons s'il en sera ainsi.

Le professeur, se rendant compte que pendant ses petites secondes d'absence, un filet de bave en avait profité pour couler le long de son menton. Il attrapa alors un mouchoir en tissu dans sa poche et s'essuya, comme si de rien n'était, et reprit la conversation.

- Je vous laisse donc en parler au directeur et voir avec lui si cela lui convient. Souhaitez-vous que je vous accompagne ou cela ira ?

Audlington se gratta rapidement la tempe. Puis regarda à nouveau brièvement sa montre à gousset.

- Je pense qu'il vaudrait mieux que vous soyez en effet sur place pour en parler. Après tout, c'est vous qui êtes le mieux placé pour expliquer la situation comme vous l'avez fait avec moi.

- Étant donné l'heure, je vous propose de reporter l'entretien avec le directeur à demain.

Le professeur opina à nouveau, ayant également d'autres projets pour la nuit. Nuit qui allait probablement finir blanche, encore une fois. Il vit alors le professeur se lever pour lui tendre la main. Audlington tendit également la sienne.

Et s'endormit subitement, cognant bruyamment son front contre son bureau.

- Oups.

Ce mot court, suivi par une douleur soudaine à son crâne le réveilla subitement. Et... Il se tenait... Dans les airs.

- Professeur... Veuillez me poser, je vous prie, demanda Audlington, même si son ton ressemblait plus à un ordre qu'à une véritable demande.

Le professeur de Défense Contre les Forces du Mal s'inclina devant lui, après l'avoir posé par terre, bien entendu.

- Veuillez accepter mes excuses, je pensais vous amener à l'infirmerie.

Audlington soupira, et s'essuya machinalement les mains sur sa veste, puis regarda brièvement sa montre.

- Ne vous inquiétez pas pour... ça. Je vais très bien.

Il tendit à nouveau sa main vers son collègue, espérant que cette fois il ne tombe pas de sommeil.

- Je vous souhaite la bonne soirée, professeur Sonozoa.

- La bonne soirée à vous et à demain professeur Audlington.

Le professeur referma enfin la porte derrière-lui. Ian en profita pour se masser le crâne du bout des doigts en retournant vers son bureau, puis changea d'avis et bifurqua vers un chaudron miniature où il décida de préparer un "café". La nuit ne faisait que commencer.